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LTI, la langue du IIIè Reich

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Message par Henri Jeu 30 Mai - 10:16

Note du traducteur
Le travail a été difficile car Klemperer, l'auteur de LTI, a écrit son livre à partir de fragments, de notes consignées dans un carnet tenu au jour le jour. Il en résulte une certaine inégalité entre les paragraphes réécrits et ceux, bruts, cités du carnet.
Il faut préciser que les expressions entre guillemets ne forment qu'un seul mot en allemand. C'est pour cela que, le cas échéant, on parlera de nouveau mot plutôt que de nouvelle expression.

Préface
Contrairement à d'autres intellectuels « juifs non-juifs » allemands, Victor Klemperer n'a pas voulu quitter l'Allemagne quand Hitler est arrivé au pouvoir. Pourtant il a senti dès le départ que le fondement séditieux de l'idéologie nazie était l'antisémitisme. Mais il s'est accroché mordicus à sa germanité, qu'on lui refusait désormais. Ceci constitua un véritable acte de bravoure, tout comme le fait de se lever à 4h00 du matin pour travailler à son journal et son étude in vivo des tournants que prenait la langue allemande sous un régime totalitaire. Il enchaînait ensuite avec dix heures de travail à l'usine où il avait été consigné, tout comme la « maison de Juifs » où il résidait désormais.
S'il n'a pas été déporté durant la guerre, c'est qu'il a eu la chance extrême d'être de cette infime fraction des Juifs à être l'époux d'une Aryenne. A la toute fin de la guerre pourtant, une nouvelle loi réclama la tête de ces Juifs-là aussi. Klemperer ne devra son salut qu'au bombardement de la ville de Dresde où il habitait, le soir même où il reçut son avis de déportation.
Après la guerre, maintenant en RDA, il salua le communisme qui faisait de lui un camarade et non plus un Juif. Il s'éteindra en 1960, et n'eut pas la clairvoyance, cette fois, de dénoncer le nouveau système totalitaire qui s'était substitué à l'ancien.

Introduction : L'héroïsme
L'auteur commence par faire remarquer la création abusive de nouveaux mots commençant par le privatif « dé- » apparus avec les nouveaux comportements imposés par la guerre. Par exemple, il fallait s'occuper du « désobscurcissement » des fenêtres (ouvrir les rideaux) une fois un raid aérien passé. Ou encore, les greniers furent « désencombrés » afin d'éviter la propagation du feu, toujours en cas de bombardement.
Klemperer souligne que ce genre de mots disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus, une fois qu'ils ne correspondent plus à aucun usage. Mais il regrette que l'habitude de ce malencontreux rudoiement de la langue, lui, reste. Comme l'apparition du mot « dénazification » à la sortie de la guerre.
Ensuite, l'auteur montre comment il fut fait usage à vau-l'eau de la notion d'héroïsme par la propagande nazi. Elle emploie beaucoup le mot « combatif » qui était très peu usité jusqu'alors. La doctrine propose une discipline du corps, pontifie le sport ; les officiers ont tout l'air de pilotes de course. Tout est militaire, les civils ne peuvent plus qu'agir pour la patrie. Mais un vrai héroïsme est silencieux et n'a pas besoin de décorations. Seules les victimes anonymes du nazisme ont réalisé cet héroïsme-là.

Chapitre 1 : LTI
Lingua Tertii Imperii : la langue du IIIè Reich. Si cette étude entreprise par Klemperer n'était qu'un divertissement au départ, elle finit par lui donner quelque chose à laquelle s'accrocher au milieu de l'horreur.
« La langue, c'est l'homme » : la langue que l'on utilise met à nu nos motivations profondes. L'hitlérisme a fait son entrée à découvert ; dès le début, ses intentions étaient explicites.
Au départ, Klemperer fait tout pour éviter d'être pollué par la propagande : ça le répugne et de plus son travail l'accapare sur autre chose. Mais une fois chassé de sa chaire à l'université, il se raccroche à son étude de la LTI.
Les matériaux (les écrits, les discours) sont difficiles à trouver car ils sont strictement interdits aux Juifs. C'est pour cela que le journal original est émaillé de « à déterminer plus tard ». Et le temps passant, devant le désespoir face à l'horreur grandissante, ils se transforment en « quelqu'un devra le compléter plus tard ». Or, même au lendemain de la guerre, le travail documentaire reste impossible au milieu de la tourmente révolutionnaire. De plus, c'est tout une vie qu'il faudrait pour étudier la LTI. Voilà pourquoi Klemperer ne considère ce livre que comme une ébauche sur la question. Mais s'il décide tout de même de le publier, c'est avant tout par pédagogie, pour expliquer aux gens qu'elle a été le moteur le plus puissant de l'hitlérisme : la langue.
Ce ne sont pas les quelques discours de Hitler et de Goebbels qui ont joué mais la manière dont partout, à force de répétitions, les mots ont changé de valeur. Quand par exemple, l'usage systématique de « fanatique » en lieu et place de « héroïque et vertueux » s'insinue au plus profond de nos sentiments jusqu'à ce que l'on adhère au fait que ne l'on peut plus être héroïque et vertueux sans être fanatique. « Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente ».

Chapitre 2 : Prélude
La première rencontre que fit Klemperer avec le fanatisme typiquement nazi fut en juin 1932, lorsqu'il vit les informations sur un écran de cinéma. C'était un des premiers défilés nazis. Les militants étaient extatiques. Les jambes s'élevaient jusqu'au visage, comme une seule jambe, dans un mouvement désarticulé et spasmodique. Cette transe archaïque contaminait autour d'elle : la foule se pressait autour de la troupe et vociférait, les bras sauvagement tendus.

Chapitre 3 : Qualité foncière : pauvreté
La LTI est monotone. Tout le monde s'exprime de la même manière, pioche dans un rachitique choix de clichés. Même les Juifs, que fréquente Klemperer dans la maison où ils sont consignés et où ils peuvent pourtant librement s'exprimer, emploient les ritournelles du dehors, sans même se rendre compte qu'elles sont la pierre angulaire sur laquelle s'est bâtie leur souffrance.
Pour apprécier toute la pauvreté de la LTI, il faut avoir en mémoire l'extraordinaire liberté de penser de la république de Weimar ou même lors de l'époque précédente : l'absolutisme de Guillaume II n'était que de façade et fut riche d'innovations dans les arts et les sciences (un peu comme sous Louis XVI). Mais tout ceci mourut brutalement en 1933.
La LTI est misérable, comme si elle avait fait vœu de pauvreté ; ceci pour une tyrannie via le contrôle de la propagande. N'importe quel discours oral ou écrit était fait sous forme d'une harangue. Goebbels était aux manettes car il était plus clair et plus constant qu'Hitler. Ce seul homme fit que le style obligatoire pour tout le monde fut celui de l'agitateur charlatanesque.
L'autre intérêt de la pauvreté de cette langue est que, restreignant tout en laissant l'apparence d'un libre arbitre, elle n'exprime qu'une facette de l'humanité. Une langue permet normalement la communication, la conversation, le monologue, la prière, la requête ou l'ordre ; la LTI, elle, ne sert qu'à invoquer.
La langue d'un groupe est devenue la langue de tous : la politique, la jurisprudence, l'économie, l'art, la science, l'école, le sport, la famille, les jardins d'enfants et les chambres d'enfants se retrouvent confinés sous son joug étriqué. Cela vaut aussi pour les militaires, à la nuance près que, d'abord influencée par le langage militaire, la LTI finira rétroactivement par l'infecter.
Plus de distinctions entre le privé et le public, tout est discours, tout est publicité, comme cette affiche « Tu n'est rien. Ton peuple est tout ». La LTI efface la volonté, l'individu : elle fait du fanatisme de masse.
Comment Mein kampf put être aussi largement diffusé alors qu'il présentait si ostensiblement le renversement de valeur du mot fanatisme, cela restera un mystère pour Klemperer.

Chapitre 4 : Parternau
1929, publication de Parternau de Max René dans lequel est développée une sorte de prélude aux thèses nazies. On y trouve par exemple deux militaires devisant ainsi : « que signifient, au fond, la conscience, le remords et la morale à côté du peuple et du pays ? »
Si à l'époque le livre pouvait passer pour l’œuvre d'un désaxé, durant le IIIè Reich, son propos est désormais des plus banals.
Bien que la LTI contienne nombre d'éléments exotiques ou étrangers, ce livre montre qu'elle a aussi en son cœur un noyau allemand : l'officier Parternau est instruit, il connaît son Nietzsche, son Houston Stewart Chamberlain (l'intellectuel raciste qui conceptualisa le pangermanisme et la race aryenne) ; et il n'est pas qu'un personnage mais l'archétype tout à fait crédible de l'officier allemand.

Chapitre 5 : Extraits du journal de la première année
1933, Klemperer essaie de ne pas penser à la politique mais ce qui se passe au dehors est trop marquant et obsédant. De nouveaux mots apparaissent : « Juifs mondiaux », « judaïsme international» qui répandent une « propagande atroce » et des « atrocités inventées », contrairement aux « camarades du peuple », à la « communauté du peuple », ce qui est « issu du peuple » et qu'on ne confondra pas avec ce qui est « étranger à la race ».
Il faut constamment se demander ce qui est aryen ou sémite. Même Klemperer finit par être tourmenté par la question, lui qui pourtant avait tant voulu la dépasser. Ignoblement, le nouveau sens du mot « camp de concentration » aide à positionner la frontière...
Entre 12H00 et 12H40, la circulation est interdite pour permettre la recherche dans toute l'Allemagne « d'agents antinationaux ». C'est bien de la propagande pour instaurer un climat de peur, mais c'est aussi le signe d'une réelle paranoïa qui hante le régime.
Au cours de l'année, mise en place d'une contribution volontaire pour le secours d'hiver. Le IIIè Reich sentimentalise pour imposer ce qui n'est qu'une taxe de plus.
Peu après, les universités sont chamboulées par le sac d'une demi-journée d'étude par semaine qui doit être libérée pour que les étudiants se rendent ensemble faire du « sport militaire ». Trucage de la langue car depuis le traité de Versailles, le service militaire a été rendu impossible.

Chapitre 6 : Les trois premiers mots nazis
« « Expédition punitive » est le premier mot que j'ai ressenti comme spécifiquement nazi[...]. Tout ce que je pouvais imaginer d'arrogance brutale et de mépris envers ce qui est étranger à soi se trouvait condensé dans ce mot ».
Mais ce mot s'éteignit progressivement alors que les patrouilles de police remplacèrent systématiquement ces exactions d'amateur et enfin avec la guerre, sorte d' « expédition punitive » contre tous les peuples méprisés. Deux autres mots par contre resteront.
Des « cérémonies officielles » pullulèrent pour n'importe quelle occasion. Chaque gradé mort au combat ou accidentellement avait le droit à la sienne, dans un décorum du plus théâtral, emprunté à l'Italie fasciste. Ainsi chaque jour devint « historique », provoquant dès lors le dessèchement de la vraie Histoire.

Chapitre 7 : Monter
Depuis longtemps, le verbe monter a au figuré un sens innocemment péjoratif : monter un bateau à quelqu'un, monter une histoire de toutes pièces, un coup monté. Or le IIIè Reich renversa sa valeur pour en faire quelque chose de positif.
Les journaux reprirent sans aucune arrière-pensée les déclarations officielles faisant savoir que l'Etat avait monté une gigantesque organisation concernant les jeux du peuple, qu'un référendum avait été grandement monté, etc. Il ne venait plus à l'esprit de personne d'associer ce mot à une réclame.
On peut certainement trouver un emploi similaire de ce mot par le passé, comme par exemple pour l'expression sur-homme qui avait été employée avant Nietzsche, mais c'est bien ce dernier qui a donné l'entière valeur à cette expression, et ce sont les nazis qui ont su détourner pleinement le sens du mot monter.

Chapitre 8 : Dix ans de fascisme
Dix ans de fascisme est le titre d'un film que vit Klemperer en 1932 et qui narre la décennie de dictature que Mussolini avait déjà infligé à l'Italie.
Les emprunts qu'a pu faire le IIIè Reich à ce régime sont flagrants : les chemises brunes pour les chemises noires, le führer pour le duce, le salut nazi imité du salut fasciste, le décorum autour de chaque discours et l'emploi des médias pour toucher les masses. Mais si Mussolini a longtemps été un orateur populaire dont on peut excuser l'excès d'éloquence du fait de sa langue méditerranéenne, Hitler fut dès le départ un rhéteur démagogue, dont la galvanisation sauvage dénotera que, jusqu'au bout, il n'eut pas confiance en lui. Le manque de contrôle de lui-même, sa syntaxe grossière auraient dû choquer l’œil et l'oreille allemands. La peur fit que cela fonctionna...
Cela prit si fortement qu'alors même que la situation devint désespérée, qu'une chaîne sans fin de soldats en déroute parsemait l'Allemagne en 1945, de nombreuses personnes crurent encore qu'Hitler lancerait l'offensive finale et victorieuse le jour de son anniversaire, le 20 avril : le führer ne pouvait pas mentir. Comment expliquer ce manque de lucidité ? C'est que, si la pathologie d'Hitler à la fois mégalomane et souffrant d'un délire de persécution infecta peu à peu tous les Allemands, l'effet de l'importation d'éléments italiens tirés des enseignements du fascisme finit de déstabiliser un peuple déjà affaibli psychologiquement par la première Guerre Mondiale.
Alors ce national-socialisme, dégénérescence proliférative devenue spécifique à la chair allemande, empoisonnera en retour le fascisme italien et l'emportera dans sa chute.

Chapitre 9 : Fanatique
De manière presque comique, les nazis employaient à leur début le mot fanatique pour désigner péjorativement les communistes. Sur le plan linguistique, rien à dire : c'est bien la valeur du mot que lui avaient donné les philosophes des Lumières, ennemis de l'exaltation religieuse.
Si c'est presque comique, c'est que les nazis ne tardèrent pas à retourner le mot et l'utilisèrent abondamment dans un sens positif : un mélange de bravoure et de témérité.
Ils usèrent ce mot jusqu'à la corde. Si bien qu'ils durent renchérir sur ce qui ne pouvait plus faire l'objet d'aucune surenchère : à la toute fin du régime, Goebbels parla d'une situation qui ne pouvait être sauvée que par « un fanatisme sauvage ».

Chapitre 10 : Contes autochtones
Klemperer cite quelques histoires légendaires auxquelles les gens ont donné crédit pendant la guerre.
Il y a l'histoire du nouveau-né d'un SS qui serait né aveugle après que son père ait visité sa femme à l'hôpital et ait déclaré qu'il voulait qu'on décroche le portrait du Christ au dessus du lit car il ne voulait pas que le premier visage que son enfant vit fût celui du fils d'un Juif.
Il y a aussi l'histoire des horloges de Leipzig qui se sont arrêtées à 4H15 lors d'un bombardement aérien des alliés en 1943, or c'est à 4H15 qu'en 1938, les Juifs de Leipzig ont été chassés du lit pour être déportés.
Ou encore, la populaire histoire du peuplier de Babisnau qui ne fleurirait qu'en prévision de grandes occasions, comme cela aurait été le cas à la fin de la guerre de 1918. Or cet arbre isolé et visible de loin fleurit durant la deuxième guerre et de nombreuses personnes y vinrent en pèlerinage, y voyant un heureux présage.
Ceci révèle que les mythes ne viennent pas forcément de loin mais sont reconstruits au besoin par la société.

Chapitre 11 : Effacement des frontières
Victor Klemperer donne ses considérations sur le sigle « SS », qui avait sa propre touche sur les machines à écrire pour obtenir un caractère anguleux à part, un éclair doublé. On doit y voir une recherche expressionniste ; c'est le pictural rejoignant le langage.
Ce caractère provient d'une vieille rune teutonique qui signifiait victoire. Le gouvernement voulut utiliser une autre rune, cette fois pour remplacer le symbole de la croix chrétienne sur les faire-part de naissance et de décès. Mais celle-ci n'accrocha pas : l'appel au sentiment teutonique n'a pas suffi pour supplanter les deux mille ans de présence du symbole chrétien.

Chapitre 12 : Ponctuation
On pourrait s'attendre à voir beaucoup de points d'exclamation dans la LTI, mais ça n'est pas le cas. En effet, tout étant déjà invectives et sommations, où auraient été les exclamations qui auraient dû se détacher des déclarations pures et simples ?
Non, ce sont les guillemets ironiques dont la LTI fait usage à satiété. C'est l'âme rhétorique de cette langue pour exprimer le mépris envers les adversaires du Reich. Les Russes et leur « état-major » rouge, le « maréchal » Tito, le « chercheur » Einstein... voilà ce qu'on pouvait lire dans les imprimés.

Chapitre 13 : Noms
Comme pour toutes les révolutions, le IIIè Reich a rebaptisé beaucoup de choses. La différence fut dans la force communiquée dans cette volonté : cela était devenu un devoir.
Les nouveaux-nés de l'époque furent baptisés avec des prénoms typiquement germains. Chaque Aryen fit des recherches sur ses lointaines origines claniques. Les prénoms chrétiens étaient évités avec soin et les prénoms de l'Ancien Testament simplement interdits par la loi. Les Juifs qui n'avaient pas un prénom hébraïque durent accoler Israel ou Sara à la fin de celui-là.
L'est de l'Allemagne est une région historiquement liée aux Slaves et à leurs invasions dans le pays. La quasi totalité des communes ayant une terminaison slave de cette région furent rebaptisées avec une terminaison germanique. Il en fut de même pour les minorités linguistiques allemandes en Silésie et chez les Sorabes. Dans le reste du pays, de nombreux noms de rues d'étrangers illustres furent remplacés par le nom d'inconnus... allemands.

Chapitre 14 : Chip' Charbon
Klemperer détaille dans ce chapitre une anecdote. Il s'agit d'une affiche incitant à faire des économies de chauffage en isolant bien sa maison représentant Chip' Charbon, un voleur à l'allure animale d'un monstre de conte de fées, venant chiper le charbon des Allemands.
Cette réclame faisait preuve d'une certaine qualité narrative, ce qui, par contraste, met l'accent sur la médiocrité des autres affiches de l'époque, illustrations sans sujet des slogans élimés du IIIè Reich (si bien que le personnage acquit une réputation. On s'en servit pour les enfants le temps de la guerre comme d'un père fouettard).

Chapitre 15 : Knif
Knif était une abréviation populaire berlinoise qui signifiait « pas question » (Kommt Nicht In Frage). Avec l'autre trait d'esprit Kakfif (Kommt Auf Keinen Fall In Frage : « absolument pas question »), elle démontre toute l'astuce de Berlin et son réalisme moqueur quant à l'abus d'abréviations.
Les journaux officiels mirent en garde contre l'introduction d'abréviations qui dénaturent l'Allemand et étaient soit-disant une mode venue d'une « monstruosité russe ». Pourtant, les mêmes journaux furent le vecteur du nombre exorbitant des abréviations créées par le régime hitlérien. Elles devinrent une autre dominante de la LTI ; ces abréviations utilisées partout dans le monde là où naît un besoin de technicité et d'organisation, eh bien, justement, le nazisme technicisait et organisait tout.

Note de Henri !
J'arrête ici ce résumé : c'est trop laborieux et les nombreux petits chapitres du livre ne se prêtent pas une simple compilation. Mais le livre est bon – je ne lui ai pas fait suffisamment honneur – je vous le conseille.
Je m'arrête au premier tiers de l’œuvre. Mon idée était de tout résumer pour garder une trace de ma lecture car le livre ne m'appartient pas ! et c'est un sujet passionnant.

Henri
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LTI, la langue du IIIè Reich Empty Re: LTI, la langue du IIIè Reich

Message par Cathrinta Mer 5 Juin - 15:30

Ouch! Je n'ai pas tout lu parce que c'est trop petit pour mes yeux. Mais ça m'a l'air alléchant, enfin c'est pas franchement le mot!
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