LMB
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

L'art et sa face poétique

2 participants

LMB :: Salon :: Art

Aller en bas

L'art et sa face poétique Empty L'art et sa face poétique

Message par Henri Dim 21 Oct - 17:18

« des navets sans charme et des géants pleins d’amour »

Notes pour un dialogue sur les arts et la poésie.

Nous admettons que de l’artisanat est née l’idée de l’art.
De la création d’objet, l’art est ce qui le rend unique, différent, visible.
Et par l’entremise d’un objet se concentre toute la vitalité organique de l’être avec tout ce qu’il y a de plus solide et de plus vide au sein de sa propre existence.
L’art est une prise de conscience sur la place que l’homme occupe dans le monde.
L’art n’est pas une remise en cause de notre condition. Créer, c’est s’impliquer tout entier dans son phénomène, ce n’est pas influer sur les éléments, c’est participer de son plein gré de la vie et de son génie.
C’est un moyen et la manière de s’incarner.

Traduire et déchiffrer. Reproduire et imiter. Exposer et éprouver. L’œuvre d’art est affaire de communication, de transcendance, de responsabilité.
Claquer la langue, taper dans les mains, bondir, péter ; se rendre compte à la fois d’autant de souplesse et de légèreté, de la gravité de l’expression, du sérieux du paysage et de la beauté des horizons ; se garantir du froid et de la faim, se distraire, inventer un monde nouveau, construire, se mettre à l’abri, trouver un refuge, de ces quelques antithèse, l’art est l’asile. Et l’objet s’impose autant que l’homme ne peut rien éviter.
L’œuvre d’art est ce résumé, un détour et l’obstacle.

Rien n’est plus concret qu’une idée ; rien n’est plus abstrait que son concept.
Rien de plus physique qu’une œuvre d’art, et il n’y a rien de plus subjectif que la vie.
Ce que l’action a de plus réel, c’est aussi ce que la pensée a de plus relatif.
C’est une perspective, un calcul et une réflexion. Exactement la distance qui nous sépare des uns les autres, distance égale en tout point avec l’objet, l’objet agissant comme force d’attraction.

*

L’art n’a d’autre fin en soi que de réaliser sa propre expérience.
L’œuvre d’art est donc l’achèvement, l’éclat, la perspicacité flagrante en tous ses sens dénoués.

(L’état complexe, alambic, tentaculaire ; méandres et limbes - souffle et coagulation.
Puis sans tain. Fragmentation. Jeux de glaces.
L’art est tragique car il y a mise en scène, exaspération et bavardage.
L’œuvre d’art est la mise en relief de ce que nous recelons de plus original ; la mise en abime de ce que notre nature détient de plus fondamentale.
L’œuvre d’art, qui peut être n’importe quel objet prit et travaillé au hasard, est une brèche dans notre univers, sanctifiant un quotidien sinon insurmontable, enfin joyeux.
L’art est cette délectation. La manifestation certaine à la fois de son humanité et de son individuation. La consécration à la fois de son motif et de son projet.)

*

« Génie sans passion ni retour. »

L’art est un grand effort de dématérialisation et de cristallisation. A la fois une démonstration mortuaire et son défi.
C’est en soustraire la langue pour n’en retenir que le chant. Tout comme de la chasse est née la danse. Et de chaque mystère enfoui découvrir un peu plus de la vérité. Chaque fois que l’homme nous fait défaut. Ou chaque fois qu’il nous résiste.
L’œuvre d’art confond et conjugue ainsi tous ses repères et ces correspondances.
Mêler l’ivresse de ses rires étourdis aux sérieux des ombres grossières.

L’art est une réconciliation de l’homme avec la nature, aux fins esthétiques ; tout le raffinement de l’objet.
L’art est réquisitoire lorsqu’il dénoue avec la plus extrême préciosité la beauté de son sujet.
L’art est communion lorsque l’homme joint les mains au ciel.
(…)
L’art transparaît chaque fois qu’il dépasse la fin propre de l’objet.
Ou l’art n’est plus qu’une mise en valeur et l’objet n’est plus que le lien.
Ou l’art disparait au profit de l’idée et l’œuvre perd tout de sa valeur, infligé au sort de la nature.

Comprendre que l’art n’est jamais un reniement et que l’œuvre d’art se contredit par principe. A savoir que l’artiste apparait totalement absent de l’œuvre, l’œuvre une fois accomplie et dévoilée.
Tout se trouve dans une totale indépendance, et être à la fois sa propre cause et justification.
Surprendre cette combinaison animale et divine et se détacher de la nature. Par là même en résoudre le mystère, la justice et l’exécution.

L’art est le décompte des heures.
Et comprenons que l’articulation la plus simple de la langue est déjà la manifestation de ce besoin essentiel à l’homme de participer de la création sur l’objet qu’il manipule.
Parce que tout lui a été donné, et qu’il peut tout se réapproprier.

L’objet est toujours pratique ; et l’œuvre surmonte cette difficulté. (de la peinture, des grands espaces.)

*

Je voudrai penser que la science n’a d’autre but que d’émanciper l’homme, et que l’art y est diamétralement opposé mais pas contraire. Et qu’il y a là, de leurs concours et de leurs prédominances, la dynamique essentielle de notre évolution, une évolution mais pas un progrès.

Je veux aussi dire que l’on ne peut juger d’une œuvre ni d’une quelconque découverte d’après l’histoire. L’histoire atteste, répertorie, mais n’ajoute rien de la valeur, ni n’en accorde.
Mais il y a que si l’histoire est inutile il n’y a rien d’autre sur quoi nous appuyer.

Il faut dire que si la science élargit le champ des possibles, à l’art seul appartient cette transfiguration.

Il faut savoir que si du génie relève nos communautés, nos sociétés ont pour but d’élever le génie.
Le génie n’étant plus un don mais l’interprétation de ce qu’il y a de plus humain.

*

J’acère que l’œuvre est l’envers de toute cette fabuleuse composition ; que c’est de l’art dès qu’elle remplace son modèle.

Je conclu également que toute œuvre est inutile si elle est morale. La morale est un exorcisme. L’art est danger, abandon, liberté.
C’est l’incontestable dévotion de l’artiste que la morale d’une œuvre.

Aussi l’art est obsolète si retiré de la poésie elle n’est plus qu’un désir de concept, marque d’un esprit débile en ce nouveau millénaire.


Z.H.

Henri
Admin

Messages : 71
Date d'inscription : 20/10/2012

Revenir en haut Aller en bas

L'art et sa face poétique Empty Re: L'art et sa face poétique

Message par Cathrinta Dim 21 Oct - 19:23

Je ne peux que dire....oui
Cathrinta
Cathrinta

Messages : 113
Date d'inscription : 15/10/2012
Age : 34

http://www.maisonbleuecollectifartistes.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


LMB :: Salon :: Art

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum